France-Inter : Nouvelles têtes
Lola Périer : "jardinière de bouffe" et "Food Gardner"
Date : jeu. 25 avril 2024 09:58
Auteur : Mathilde Serrell
C’est une ancienne agent de star reconvertie dans le maraîchage ! Un peu comme si le personnage de Camille Cottin dans la série « Dix pour cent » avait tout planté pour planter des salades justement ! Lola Perrier est l'invitée Nouvelle Tête pour son livre "Un potager haut en couleur" chez Marabout.
Longtemps elle ne s’est pas couchée de bonne heure ! Entre Tel-Aviv, Barcelone et Berlin, elle mène une première vie de « bookeuse » de DJ… Dans les boîtes de nuit et les festivals du monde entier, c’est elle qui fait venir les stars des platines et qui s’en occupe ! Puis, elle passe aux stars du cinéma…
Comme le personnage de Camille Cotin dans Dix pour cent : elle devient « agent d’acteurs »… Et pas n’importe où, chez Elisabeth Tanner, une des plus grosses agences de talents en France. Celle qui représente Béatrice Dalle, Didier Bourdon ou encore Swann Arlaud ! Mais au bout de deux ans, lassée, elle quitte ce monde pourtant très proche de son ADN !
Celui qui refuse de tirer le portrait de la biche Bardot en larmes, c’est son père, le célèbre photographe Jean-Marie Périer. De lui elle a hérité une seule religion : le bien manger !
Jusqu’ici pratiquante occasionnelle, elle va consacrer sa vie au fondement du « bien manger » : le « bien planter » ! Le québécois Jean-Martin Fortier devient l’un de ses modèles d’inspiration…
Elle a rejoint la révolution des bottes en caoutchouc, après avoir étudié la théorie dans des livres de botaniques et de permaculture… Cultivant sa propre surface, aujourd’hui elle en vit, et fournit plusieurs restaurants !
Un potager haut en couleurs par Lola Périer, publié chez Marabout (28/02).
Savourer la passion de la bouffe au plus près de sa production
Mais loin d'elle l'idée d'appeler au végétarisme, elle appelle au contraire à équilibrer au mieux son panier et à soigner son alimentation pour être en meilleure santé. Si elle incite les gens à manger plus de légumes, plus de végétaux, quitte à choisir de la viande, elle conseille de choisir plutôt des petits éleveurs plutôt que de se fournir au supermarché.
Elle aimera toujours la bonne bouffe, l'hédonisme gastronomique hérité de son père fera toujours partie d'elle. C'est justement la proximité avec les cuisiniers qui lui a permis de cultiver une vraie philosophie centrée sur la rigueur alimentaire, la recherche permanente du goût, de la variété, de la rareté et de penser l'alimentation autrement : "J'aime bien approcher ce métier comme un travail d'orfèvre, travailler spécifiquement pour les cuisiniers, chercher des goûts, chercher des saveurs plus rares dans un pays de la gastronomie où tout tend à avoir le même goût."
Elle a souhaité prendre le contre-pied de cette uniformisation des saveurs en produisant aujourd'hui une quantité de variétés absolument phénoménale en tant qu'agricultrice. Elle a fait le choix de rompre avec son quotidien parisien pour partir du jour au lendemain en immersion totale dans l'agriculture : "J'en avais marre d'avoir un téléphone greffé à l'oreille et d'avoir une main pluggée à mon ordinateur. Je me suis réveillée un jour, et je me suis dit que je ne voulais plus du tout de cette vie. Donc j'ai choisi un autre métier tout aussi éreintant : agricultrice. J'y trouve beaucoup plus de sérénité. La première fois que j'ai vendu ma récolte, c'était début juin aux enfants du marché rouge, un restaurant en Bretagne, et depuis trois ans, je fournis moi-même des restaurants".
? La suite à écouter… - réalisé par : Lucie Lemarchand
